Le 9 août dernier, au terme de 3 jours, 3 heures et 22 minutes de course et après avoir parcouru 600 miles nautiques, l’équipage V and B (composé de Maxime Sorel, Antoine Carpentier, Sam Manuard et Jonas Gerckens) a remporté la 1ère victoire du Class40 V and B devant 25 concurrents sur la mythique Rolex Fastnet Race.
Après de nombreux podiums, mais aussi quelques déconvenues (abandon sur The Transat en 2016 suite à une collision avec un cargo, panne de moteur sur la Transat Québec St Malo 2016), ce succès, amplement mérité, est celui que toute la communauté de VandBistes attendait !
Maxime Sorel, skipper V and B, revient avec nous sur sa victoire :
Quels sentiments te procure cette victoire sur le Class 40 V and B ?
Je suis ravi bien sûr ! C’est un peu la victoire de tous les VandBistes ! Après plusieurs podiums, il nous manquait cette 1ère place, tant convoitée. La Rolex Fastnet est une course mythique, la plus grande course anglaise et une des plus célèbres à l’international avec la Rolex Sydney Hobart. « V and B », le nom du bateau, sera ainsi gravé pour toujours sur le magnifique trophée en argent.
Qu’est-ce qui, selon toi, a fait la différence pour remporter le titre ?
La course fait 600 milles nautiques (environ 1080 km) : 400 milles entre COWES (île de Wight) et le phare du Fastnet puis 200 nm entre le Fastnet et l’arrivée à Plymouth. Le départ dans le Solent anglais a été exceptionnel avec près de 400 bateaux de toutes catégories.
Notre début de course a été vraiment très bon avec des options à la côte. Nous avons eu du vent de face jusqu’au Fastnet. Comme le Class40 V and B est un bateau très puissant qui préfère le vent de côté et de derrière, nous n’étions pas dans des conditions optimales, mais nous avons réussi à limiter les écarts avec les leaders.
Nous avons contourné le Fastnet en 3ème position à 8 miles du 1er et 6 miles du 2ème.Il faut avouer que nous attendions avec impatiente cette redescente ( avec un vent de dos libérateur !) car après 400 miles soit 2 jours et demi dans une mer très inconfortable, des vitesses peu élevées et le bateau sur la tranche, on commençait à fatiguer !
Ensuite, la descente vers les Scilly a été exceptionnelle avec une petite option de trajectoire dans l’ouest pour plus de vent. De nuit, dans le sillage de la pleine lune, nous étions dans des surfs à plus de 24 nœuds ! C’est au lever du jour, en arrivant aux Scilly, que nous avons découvert nos concurrents très proches de nous. C’était l’euphorie à bord du bateau, il restait encore 100 miles et nous avons alors réalisé que tout était encore possible pour décrocher la victoire. Nous n’avons absolument rien lâché jusqu’à la ligne d’arrivée… vous connaissez la suite ;)
Tu n’étais pas seul à bord mais en équipage – comment se déroulaient vos journées ?
Antoine est le co-skipper du bateau pour cette saison : il était en charge de la navigation et la tactique au contact des autres bateaux.
Sam était plutôt en charge de la performance pure du bateau (réglages, matossage,…)
Jonas alias « le belge » n’avait jamais vraiment navigué sur le bateau : il était donc un très bon équipier.
Nous avons fonctionné en quart de 2H/2H : 1h de réglages de voiles, 1h de barre, 2h de repos.
Chacun faisait un peu de tout avec des postes bien définis lors des manœuvres. L’équipage était vraiment top, malgré la pression de la course, nous avons bien rigolé ! Antoine est un vrai clown ;)
La « cohabitation » à 4 dans un espace si exiguë, ça donne quoi ?
La course est courte mais il faut effectivement être très organisé. Je connais bien le bateau aujourd’hui et surtout je suis le plus maniaque du groupe : c’était donc moi qui gérais la logistique et l’avitaillement ainsi que la vie à bord. Je déteste avoir un bateau mal rangé car quand c’est la crise alors tout devient plus difficile. C’est un peu comme en magasin, si la réserve n’est pas bien rangée ou le bar mal organisé et que c’est le feu au bar… !
Que cette victoire va t-elle changer pour toi ?
La course est une passion, la victoire va devenir une obsession ! Sérieusement, c’est très motivant juste avant la Transat Jacques Vabre (départ le 5 novembre du Havre). Avec Antoine, cette année, nous avons fait 3 courses et nous finissons sur 3 podiums (Grand Prix Guyader : 3ème, Normandy Channel Race : 3ème et Rolex Fastnet race : 1er) : c’est très satisfaisant ! Ces résultats donnent confiance, même si nous avons encore de nombreux réglages à faire sur le bateau avant la transat.
J’avoue que je n’imaginais pas l’ampleur médiatique d’une victoire sur cette épreuve mais à l’international ça a été assez fou !
Le programme pour la suite ?
Du 24 et 27 août, j’ai été sollicité pour naviguer sur le Trimaran Multi 50 « La French Tech Rennes St Malo agglo », de Gilles LAMIRE, pour le Grand Prix de St Quay Portrieux.
Ensuite, à partir de début septembre, nous débutons à Lorient les entraînements en vue de la qualification pour la Transat Jacques Vabre (parcours de 1500 miles à valider) puis suivra le convoyage vers le Havre courant octobre.
Un mot pour la communauté des VandBistes qui a suivi et applaudi cette victoire ?
Vous êtes le meilleur des publics ! C’est tellement génial de savoir qu’il y a tout une communauté derrière ce magnifique projet ! Un grand merci à tous pour les messages pendant et après la course. J’ai hâte de vous faire vivre la suite avec la Transat Jacques Vabre. J’espère vous voir nombreux sur les quais au Havre du 28 octobre au 5 novembre 2017 !