Alors que vous avez certainement dû découvrir la programmation 2024 du V and B Fest’, on vous propose d’embarquer dans les coulisses de ce festival à travers son volet logistique et environnemental.
Une métamorphose d’un domaine de 250 hectares
C’est un domaine champêtre de 250 hectares, en plein cœur de la Mayenne, avec son château du XVe siècle. Mais, pendant les trois jours que dure le V and B Fest’, cela devient l’épicentre de la scène musicale française. Une métamorphose dont il ne reste aucune trace après… sauf dans la mémoire des participants.
En se promenant mi-septembre dans le bucolique domaine de la Maroutière, au sud de Château-Gontier-sur-Mayenne (53), impossible de se douter que, quelques jours plus tôt, étaient montés là trois scènes, un village et un camping de 20 000 places pour accueillir les 120 000 spectateurs survoltés venus danser au rythme des artistes parmi les plus écoutés du moment ! DJ Snake, Damso, Juliette Armanet, Louise Attaque : pas moins de 40 têtes d’affiche ont enflammé la campagne mayennaise.
De cette grande fête musicale placée sous le signe de la convivialité, il ne reste plus rien… que des souvenirs.
Une démarche durable pour laisser la nature reprendre ses droits
La nature a repris ses droits. Un tour de force qui ne serait pas possible sans une équipe d’organisation dévouée, une armée de bénévoles au grand cœur, des festivaliers sensibilisés et notre volonté d’inscrire le festival dans une démarche durable, respectueuse de l’environnement et des riverains.
Un défi logistique mené par des personnes de l’ombre
Accueillir des milliers de personnes en plein milieu de la campagne, cela ne s’improvise pas. Malgré son jeune âge, le V and B Fest’ est déjà une machine bien huilée grâce à l’expérience de l’équipe de direction technique. Daniel Munoz, Virginie Bègue, Yannick Jeanpierre et leurs collaborateurs œuvrent dans l’ombre pour faire briller ce rendez-vous musical qui fait du public une star au moins aussi importante que celles qui sont sur scène.
«L’attention est vraiment portée sur le public, avec une expérience festivalier pensée de A à Z», confirme Virginie, régisseuse principale.
Car le défi logistique est de taille et les chiffres donnent le tournis : 2 000 bénévoles, 200 personnels techniques, plus de 14 kilomètres de barrières, 600 WC, 200 douches, 300 extincteurs et bien sûr des dizaines de semi-remorques.
«On monte une ville de 40 000 personnes, on se retrouve donc avec les mêmes problématiques en termes d’approvisionnement en eau et en électricité, de signalétique ou de gestion des déchets», résume Yannick. «Il y a une très belle interaction entre V and B et les équipes techniques. Les valeurs défendues, en particulier autour de l’humain, ne sont pas que des mots mais une réalité. C’est rarement le cas.»
73 tonnes de déchets récupérés !
Les déchets, c’est le boulot de Frédéric Rolland. Cet habitué des festivals et des grands événements s’est spécialisé dans la gestion et l’optimisation des flux des détritus.
« Depuis quelques années, j’ai pris un axe environnemental, par conviction personnelle, précise-t-il. Ce qui a été très intéressant, au Fest’, c’est que, dès le début en 2020, on a travaillé en binôme avec les équipes de V and B. Ça nous a permis d’avoir une super dynamique. Ils ont tout de suite été très à l’écoute de notre expertise.»
Testée sur la deuxième édition (la première a eu lieu sur un autre site, celui de l’hippodrome de Craon), la gestion des flux a fait la preuve de son efficacité cette année. Frédéric travaille avec cinq régisseurs et fait appel à une équipe de 200 personnes, qui inclut les bénévoles, les intérimaires et les personnes en insertion.
«On a à peu près 450 heures en emploi local direct et 900 heures d’insertion professionnelle. Cela permet à ces personnes de quitter les mairies ou les chantiers de BTP et de découvrir le monde des festivals.»
Côté matériel, on déploie environ 400 points de collecte pour traiter 12 flux différents (carton, verre, biodéchets, huiles usagées…). Car il s’agit de récupérer 73 tonnes de déchets sur la période montage, exploitation, démontage !
Par rapport à 2022, la proportion de tri a augmenté de 15 %, ce qui a permis de valoriser (réutilisation, recyclage ou transformation en énergie) la moitié des déchets, le reste étant composé des ordures ménagères, non valorisables, elles.
«C’est un travail d’équipe : quand les uns et les autres partent, ils veillent à nettoyer et trier leurs propres déchets. Cette année, on a atteint 49% de recyclage. On fera mieux en 2024.» Frédéric Rolland, régisseur en charge des déchets.
Cette proportion de tri varie en fonction des zones : elle est plus importante sur le site concert et le village ; moins sur le camping et le parking. Un constat valable sur tous les festivals. «Cette année, on a senti que les campagnes de sensibilisation faites par V and B sur les réseaux sociaux et en signalétique sur place ont porté leurs fruits.»
Pour cette édition, deux nouveautés majeures ont été mises en place pour améliorer les choses : 20 000 cendriers de poche ont été distribués et du bio-compost a été installé sur le catering technique et VIP et la zone restauration. La volonté de respecter l’état et l’esthétique du site est également une priorité : « En cas de pluie, on ne fait pas circuler les engins de chantier sur l’herbe pour éviter de l’abîmer. Non seulement ça la préserve mais c’est très apprécié du public lorsqu’il découvre la pelouse », constate Yannick.
Un démontage en seulement 2 semaines !
Si le montage prend un mois, le démontage, lui, tient en deux semaines. Pendant que les festivaliers profitent encore de la fête le dimanche jusque tard dans la nuit, les équipes s’affairent déjà à démonter ce qui peut l’être. Le matériel (bar, restauration, mobilier…), d’abord, avant d’attaquer les structures.
«J’insiste beaucoup sur la sécurité car la plupart des métiers d’un festival comportent un facteur risque important, qui peut être exacerbé par les conditions météo, la fatigue ou les délais.
«Heureusement, au V and B Fest’, on a les moyens de faire les choses bien», souligne Virginie. Les techniciens sont à l’œuvre, aidés par une cinquantaine de bénévoles qui, au fur et à mesure de l’avancée du démontage, quittent le site. « Le samedi suivant, tout a disparu », conclut Yannick.
La majeure partie du matériel est soit rendu aux sociétés de location, soit stocké pour la prochaine édition. « C’est le cas des décors, par exemple, qui sont pensés pour que le public se les approprie d’une année sur l’autre », confirme Virginie.
Le matériel cassé est récupéré par les équipes de Frédéric pour être recyclé. Quant aux denrées alimentaires encore consommables, elles sont redistribuées à des associations de proximité tout au long de l’événement. En trois jours, site concert, village, camping et parking : tout est nettoyé.
« Pendant une semaine, je laisse sur place une équipe d’une dizaine de personnes, issues de structures locales, pour le piquetage – le ramassage avec une pince – afin de finaliser les choses. »
Laisser le site de la Maroutière dans l’état dans lequel il était avant le festival fait partie des engagements de V and B. Un véritable exploit, vu la dimension atteinte par le Fest’, qui n’est possible que par la mobilisation de l’ensemble des acteurs de cette grande fête… pour qu’elle le reste encore longtemps.
Si vous voulez en savoir plus sur le V and B Fest’, faire partie de l’aventure en tant que bénévole ou festivalier, c’est par ici :
