En mars dernier, nous prenions la direction de Strasbourg en Alsace pour découvrir Meteor avec Edouard, président de la brasserie.
Dernière brasserie familiale française, Meteor est entrée en résistance. Elle milite pour un savoir-faire brassicole ancestral et modernité. L’artisan de ce renouveau, c’est Edouard Haag, huitième génération à la tête de Meteor. Prêt à embarquer chez Meteor avec Edouard pour un voyage strasbourgeois ? 😉
Meteor : l’épicentre de Strasbourg
Rue du 22 Novembre, cœur bouillonnant de Strasbourg. Située à deux pas du quartier de la Petite France, halte touristique incontournable de la capitale alsacienne, la brasserie Meteor fait déjà le plein. En cette fin d’après-midi, strasbourgeois de tout horizon et touristes de passage se croisent dans l’ambiance chaleureuse de ce lieu de vie.
Accoudé au bar, enfoncé dans les chesterfield ou attablé à des mange-debout, on est là pour discuter et déguster. Le four à bois sort les fameuses flammekueches alors que les tireuses débitent une quinzaine de déclinaisons de bières Meteor, de la Pils à la Grand Malt… Au même moment, à 30 km de là, le calme règne sur la petite ville d’Hochfelden. Meteor brasse ici la bière depuis 1640, dans un cadre authentique et familial. Ces deux lieux résument ce qu’est aujourd’hui Meteor : une maison brassicole historique qui a su fédérer plusieurs générations autour de ses valeurs.
Un musée au cœur de la brasserie
Edouard Haag accueille dans la brasserie d’Hochfelden comme il accueillerait chez lui. L’actuel directeur de Meteor a grandi entre ces murs. Au fond du jardin, l’élégante maison familiale respire encore des souvenirs d’enfance. « Quand j’étais petit, c’était mon terrain de jeu. Ma grand-mère a habité ici jusqu’à la fin de sa vie, » raconte-t-il. La maison familiale est, depuis 2016, transformée en musée : la Villa Meteor.
Dans la découverte de la brasserie, c’est un passage incontournable tant l’histoire des Haag est liée à celle de la bière. Fondée en 1640, la brasserie est rachetée deux siècles plus tard par Martin Metzger. Il y mariera sa fille, Marie-Louise, à Louis Haag en 1898.
Ainsi est née la brasserie Metzger & Haag qui existe encore aujourd’hui. « Ce n’est qu’en 1925 que le nom de Meteor est adopté. Mon arrière-grand-père, qui avait le sens du marketing avant l’heure, cherchait un nom porteur, compréhensible aussi bien en France qu’à l’étranger. Intéressé par l’astronomie, il a opté pour Meteor, » explique Edouard.
L’art du brassage chez Meteor
On quitte la Villa pour la découverte de la salle de brassage. Elle y plonge le visiteur dans l’histoire de la brasserie. C’est ici, dans cette pièce qui a gardé son charme d’antan, au fond de ces cuves en cuivre, que se fait l’opération qui a donné son nom au métier : le brassage. Un métier qui a évolué sous la double impulsion de la concentration des gros groupes et de l’apparition des microbrasseries.
Une occasion pour Meteor de marquer sa singularité : « Nous sommes la plus ancienne brasserie indépendante et familiale de France. On a connu des hauts et des bas au cours d’une histoire de près de 400 ans et, fort de cette expérience, on a cette capacité à se remettre en question et à s’adapter. Je dirais que la période est plutôt porteuse car les français sont en train de redécouvrir la bière comme un produit de qualité. »
La France est un petit poucet dans la consommation de bières avec 33 litres par habitant et par an, loin derrière la République tchèque (101 litres/habitant/an).
L’écologie au cœur des préoccupations
Meteor a développé le système des 4 références de verre consigné. Ils se sont associés à V and B déployer ce système au national. « Aujourd’hui, il faut quatre litres d’eau par litre de bière, il y a 20 ans, on était quasiment à 15. On a notre propre station d’épuration et, cette année, on va installer des panneaux solaires sur le toit. Enfin, nous lançons quatre références de verre consigné en 33 cl. Tout l’enjeu est de développer ce système au niveau national, un objectif que nous comptons atteindre grâce à notre partenariat avec V and B. »
Meteor suit sa propre trajectoire. Sous l’impulsion d’Edouard Haag, elle semble avoir réussi la délicate alchimie entre tradition et modernité, authenticité et technologie, ancrage local et rayonnement national. De la brasserie historique se dégage la sérénité d’une maison qui a relevé assez de défis pour ne rien craindre de l’avenir.
Le marché de la bière est en pleine transformation
Ainsi, le défi pour une brasserie comme Meteor est d’accompagner cette évolution. Une dynamique née de la conjonction de deux phénomènes : l’évolution du goût des consommateurs et l’enrichissement de l’offre du secteur brassicole. L’émergence d’une multitude de brasseries locales est la preuve de l’effervescence de ce milieu. « Nous sommes les fervents défenseurs d’une certaine tradition brassicole. Notre Pils n’a ainsi jamais rencontré autant de succès. Nous avons parallèlement développé une gamme complète, avec des bières plus houblonnées comme l’IPA, marquée globalement par des goûts plus affirmés. »
Petite brasserie parmi les grandes, ou grande brasserie parmi les petites, Meteor est entre deux… eaux. « Je pense que c’est une chance, nous sommes à la charnière dans le sens où nous proposons le meilleur des deux mondes. Nous avons l’authenticité, la proximité avec le produit et l’aspect familial d’un artisan ; ainsi que la constance et l’exigence dans la qualité des grands, » précise Edouard.
Malgré l’imbroglio des tuyaux en inox et les ordinateurs sur lesquels se penche le personnel, le process de fabrication est le même ici que dans une microbrasserie. Ce qui n’empêche pas Meteor d’intégrer le progrès technologique. « La bière est un produit qui se bonifie par l’apport de la technique. Pour faire une bière de qualité, il faut parfaitement maîtriser le chaud et le froid, » confirme Edouard.
Meteor est également impliquée dans les enjeux écologiques de l’époque. « En amont de la fabrication, il faut sourcer localement. 100% de nos orges sont françaises et la majorité est transformée en malt à Strasbourg. Plus de 90 % de nos houblons sont faits en Alsace. » Halte dans l’ancienne chaufferie au charbon pour aborder avec Edouard la question de l’énergie et des ressources.
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Une bière triple inspirée des bières du Moyen Âge qui sonne beaucoup plus moderne.
Une IPA très fruitée, aux goûts exotiques grâce aux houblons !